La légende d’Alexandre

Carton d’invitation de l’exposition

Alexandros Dilysis

… C’est une histoire familialehistoire véridique et/ou fortement romancée, d’un enfant trouvé. Telle que je l’ai entendue, elle a nourri mon imaginaire et mon inspiration picturale, devenant sujet d’une exposition intitulée : « Maintenant, Dilysis » (« Tora, Dilysis »).

Pour accompagner cette exposition, j’ai rédigé la légende d’Alexandre, transcription de ce secret familial transmis oralement depuis deux générations. Grâce à la diffusion de cette invitation, les origines grecques d’Alexandre ont été en quelque sorte « officialisées » et son prénom a retrouvé la sonorité de  son pays natal : Alexandros.
 

Texte : « Maintenant, Dilysis »

C’est arrivé au siècle dernier. L’enfant grec est abandonné. Il y a de l’or et son nom dans ses langes brodés : Alexandros Dilysis. Il fut trouvé en France, près de la frontière italienne. Des saltimbanques l’ont gardé. Devenu artiste lyrique ambulant, il allait de village en village. Grecs, son regard noir en amande, sa nonchalance et sa passion. Et cette voix, qui caresse un instant sa gorge avant de s’exprimer, chargée de cette caresse.
Il sillonnait la France. Dans le Finistère, il a rencontré sa femme. La bretonne a retenu l’enfant grec dans ses filets. Il n’a jamais revu sa terre natale.
Après tant d’années, Alexandros Dilysis nous fait signes. (L’enfant grec a emporté dans ses langes brodés la mémoire de son pays). Dépositaire de cet imaginaire, inventeur du trésor familial, medium d’eau et de pigments, je suis : peintre et pirate.
Sur la terre comme au ciel, dans le sable doré, au large de la mer, les coquillages : le chant revenant. Archéologie, strates et sentiments.

Laurence Faou (Dilysis)-1995

Tags: , ,

Comments are closed.